2/3 L’un a fait la France ; l’autre a largement contribué à la défaire… […] La question: «Que ferait de Gaulle?» n’est pas si sotte ni si vaine que cela car il a laissé une doctrine simple: celle du souverainisme selon laquelle le peuple est l’horizon indépassable de toute vérité politique, ce qui ne va pas sans l’indépendance de la France, une puissance et une force, une potentialité et une énergie à maintenir coûte que coûte. Le chef de l’État ne se sert pas de l’État mais il le sert, car il est lui-même un instrument au service de la volonté populaire. Le fin mot de la République est donc la consultation électorale qui permet de savoir ce que veut le peuple. Dans cette configuration, l’objectif du chef de l’État n’est pas de tout faire pour être élu ou réélu, mais de proposer un contrat social auquel seul le peuple peut consentir et qu’il est le seul à pouvoir rompre: l’élection permet en effet le mouvement politique par excellence, la dynamique démocratique - élection ...
Le nouvel ouvrage du philosophe se veut une contre-histoire du gaullisme, mais aussi, à la façon de Plutarque, une comparaison entre le Général et son éternel adversaire. Le premier en ressort sublimé ; le second misérable. «J’ai vécu toute ma vie avec Nietzsche», dit souvent Michel Onfray. On sait désormais qu’il est aussi habité par la figure de De Gaulle (à gauche). Beaucoup moins par Mitterrand (à droite). ©usis-dite/Leemage / usis / ©Schwartz/Bridgeman image / «Après la mort du général de Gaulle, il ne fut plus question de grandeur. Le Général avait dit que le peuple avait choisi d’être un petit peuple, il eut donc de petits gouvernants. Le plus petit des petits de ceux-là eut à cœur de détruire tout ce qu’avait fait le général de Gaulle ; ce fut sa seule constance: faire que ce qui avait été grand devînt petit, comme lui - il s’appelait François Mitterrand. […] L’opposition entre Charles de Gaulle et François Mitterrand met dos à dos un homme qui lutte contre l...