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De GAULLE - Mitterand 2/3

  2/3   L’un a fait la France ; l’autre a largement contribué à la défaire… […] La question: «Que ferait de Gaulle?» n’est pas si sotte ni si vaine que cela car il a laissé une doctrine simple: celle du souverainisme selon laquelle le peuple est l’horizon indépassable de toute vérité politique, ce qui ne va pas sans l’indépendance de la France, une puissance et une force, une potentialité et une énergie à maintenir coûte que coûte. Le chef de l’État ne se sert pas de l’État mais il le sert, car il est lui-même un instrument au service de la volonté populaire. Le fin mot de la République est donc la consultation électorale qui permet de savoir ce que veut le peuple. Dans cette configuration, l’objectif du chef de l’État n’est pas de tout faire pour être élu ou réélu, mais de proposer un contrat social auquel seul le peuple peut consentir et qu’il est le seul à pouvoir rompre: l’élection permet en effet le mouvement politique par excellence, la dynamique démocratique - élection donc, mai

Des bisous










Les bisous ne seront-ils bientôt plus que le souvenir du "monde d'avant" ? Pour Kant, ils révèlent notre insociable sociabilité : ce besoin insupportable d’être avec un autre que soi. Le bisou nous met directement en prise avec l'autre, de manière singulière. S'il disparaît, sera-t-on moins proches les uns des autres ?





Bien avant les mesures de confinement, l’idée de se tenir à distance les uns des autres avait déjà bien infusé. Plus de poignées de mains, d’embrassades, de tapes amicales, mais à la place un salut de la tête, un coucou de la main et un sourire entendu…
On s’est dit que c'était là quelque chose de temporaire, l’affaire de quelques mois… Mais imaginez : et si c’était définitif ? Et si dorénavant les échanges tactiles, les accolades, les câlins : les bisous, c’était du passé, un souvenir du "monde d’avant" ? Serait-on pour autant moins proches les uns des autres ? 

L'art du bisou

Faire la bise est une spécificité française. Les étrangers sont toujours perdus : quand faut-il faire la bise ? à qui ? combien et en commençant par quelle joue ?
Ce casse-tête, même les Français le connaissent… combien de fois a-t-on demandé, arrivé dans une autre région : c’est combien chez vous ? et combien de fois a-t-on été surpris par ce collègue qui, au lieu d’un bonjour collectif, claquait son bécot à tout l’open space… 
Faire la bise est toujours déroutant : il y a très peu de fois, quand j’y pense, où je ne fais pas la bise en me disant que je fais la bise. Tout à coup, tout ce qui compte, c’est le contact de cette peau sur la mienne, parce qu’elle rassure, fait plaisir ou dégoûte, tout simplement parce qu’elle étonne.
Je suis toujours étonné par exemple, de redécouvrir le parfum de ma mère, de m’apercevoir qu’un ami a la peau qui colle ou qu’un autre a cette habitude d’embrasser trop près de l’oreille… 
Bref, le bisou n’est pas seulement une affaire culturelle, il nous met directement en prise avec une personne et de manière très singulière, et je ne parle pas du baiser amoureux… Le bisou, à son petit niveau, donne de la matière, de la chair, à des liens sociaux qui peuvent en manquer. Il n’est pas forcément authentique mais il révèle en tout cas la teneur, la texture d’une relation, expansive, sincère, inégale, feinte ou maladroite.
De là, un monde sans bisous semble presque… désincarné. Car de quoi peut bien être fait un lien quand il n’est pas tangible ? 

Pas bisounours

À quoi pourrait bien ressembler un monde sans bisous ?
Au saut du lit, il faudrait repousser les avances tactiles de ses enfants qui, eux, ne comprennent pas forcément la situation, faire un "bonjour" à son partenaire, dans un lit séparé à 1m50 du sien, transports pas de problème, a priori on n’embrasse pas les autres usagers ou on est seul dans son véhicule, au travail, le collègue un peu lourd aura compris que c’était là un usage déplacé, enfin les amis, ils saluent de loin, et voilà.   
Au fond, un monde sans bisou, c’est possible. Ca n’empêche pas de rire, de vivre avec quelqu’un, de se déplacer, de travailler ou de manger. Mieux, ça permet de mettre les choses et les personnes à distance, d’y voir plus clair. Il y a une forme d’assainissement dans cette éradication du bisou, car disons-le : le contact direct avec l’autre, le toucher, peau contre peau, a quelque chose d’intrusif. C’est tout le paradoxe du bisou : alors même qu’il a une réputation mièvre, de "bisounours", il a quelque chose de violent, de brutal…
Le bisou assure peut-être un contact avec l’autre, mais il heurte… mais alors comment toucher quelqu’un sans précisément le toucher ? 

Insociable sociabilité 

Parce qu’il met sans écran, sans protection, deux individus singuliers en contact, le bisou est loin d’être ce petit toucher gentillet et mignon que l’on croit. Imaginer un monde sans bisou, c’est donc imaginer un monde sans ces chocs, sans ces rencontres, qui nous dégoûtent ou qui nous plaisent. C’est en fait imaginer un monde plus doux, et peut-être trop… un monde où la proximité est de fait polie, policée, sans singularités, un monde où l’on n’a pas le choix de dire oui ou non à quelqu’un qui nous approche. 
Le bisou révèle en fait cette insociable sociabilité dont parlait Kant : ce besoin insupportable d’être avec un autre que soi. C’est vrai que toucher l’autre a toujours quelque chose d’insoutenable, mais que serait un monde où le lien social n’a pas de consistance et d’inconstance, de complexité, où l’on se supporte gentiment et calmement, où il n’y aurait ni amour ni rejet mais toujours de la bonne distance. Là serait la mièvrerie. 

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