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De GAULLE - Mitterand 2/3

  2/3   L’un a fait la France ; l’autre a largement contribué à la défaire… […] La question: «Que ferait de Gaulle?» n’est pas si sotte ni si vaine que cela car il a laissé une doctrine simple: celle du souverainisme selon laquelle le peuple est l’horizon indépassable de toute vérité politique, ce qui ne va pas sans l’indépendance de la France, une puissance et une force, une potentialité et une énergie à maintenir coûte que coûte. Le chef de l’État ne se sert pas de l’État mais il le sert, car il est lui-même un instrument au service de la volonté populaire. Le fin mot de la République est donc la consultation électorale qui permet de savoir ce que veut le peuple. Dans cette configuration, l’objectif du chef de l’État n’est pas de tout faire pour être élu ou réélu, mais de proposer un contrat social auquel seul le peuple peut consentir et qu’il est le seul à pouvoir rompre: l’élection permet en effet le mouvement politique par excellence, la dynamique démocratique - élection ...

Cela dit en passant







À l’heure où chacun n’aspire qu’à retrouver les bonheurs simples de l’existence, l’appel de célébrités à «ne pas retourner à la normale» a quelque chose de profondément choquant.


Ils sont revenus, ils sont tous là… on les avait presque oubliés. Madonna, Cate Blanchett, Robert de Niro, Pierre Niney, l’inévitable Juliette Binoche… Deux cents artistes et scientifiques ont signé un «manifeste» dans Le Monde appelant à «une transformation radicale» de nos sociétés après le Covid. «Il nous semble inenvisageable de “revenir à la normale”», proclament-ils dans un texte sommaire. Inquiets de «l’extinction massive de la vie sur Terre [qui] ne fait plus de doute», les artistes parmi les mieux payés du monde appellent à en finir avec le «consumérisme».




À l’heure où chacun n’aspire qu’à retrouver les bonheurs simples de l’existence, cet appel à «ne pas retourner à la normale» par des gens qui, de lofts spacieux en plaisirs sophistiqués, n’ont souvent plus idée de la vie commune, a quelque chose de profondément choquant. Quand Hollywood prône la sobriété heureuse, nous sommes bien dans la définition même de la société du spectacle donnée par Guy Debord: «Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux».

Dans un autre texte publié dans Le Monde, l’écologiste Nicolas Hulot dresse, lui, un inventaire à la Prévert de ses vœux pour «un nouveau monde»(!!!). Un programme politique qui résonne comme une chanson des Enfoirés: le temps est venu selon lui «de la résilience», «d’applaudir la vie», «de cultiver la différence», «de revisiter nos préjugés», et de «créer un lobby des consciences»(sic). Chacun de ses 100 principes est formulé de façon assez creuse et consensuelle pour qu’il soit impossible de s’y opposer sans être un salaud sans âme. Il établit également des propositions assez vagues sur l’augmentation de la dépense publique, la suspension des accords de libre-échange et la nécessité de réindustrialiser. La conversion écologique, la nécessité de ralentir et de retrouver le sens des limites, mérite pourtant mieux que ces injonctions infantiles qui ridiculisent les principes qu’elles voudraient défendre.

Et puis, il y a le coup de gueule de l’acteur Vincent Lindon sur Médiapart, salué comme une «voix citoyenne» par son directeur Edwy Plenel. L’acteur propose de créer une nouvelle «contribution exceptionnelle, baptisée “Jean Valjean”, conçue comme une forme d’assistance à personnes en danger, financée par les patrimoines français de plus de 10 millions d’euros». Et pourquoi pas une prime «Javert» pour les policiers ayant bien verbalisé pendant le confinement? Une subvention Cosette? Un impôt Thénardier?

Dans L’Opium des intellectuels, Raymond Aron analysait avec brio pourquoi une si grande partie de l’intelligentsia a adhéré à l’idéologie communiste. Il mettait en avant les trois prestiges que la Révolution procure à l’artiste: celui du modernisme esthétique, du non-conformisme moral, et de la révolte. Ces ingrédients se retrouvent aujourd’hui dans l’appétence des artistes pour un anticapitalisme mondain, une décroissance de façade sans contenu théorique. Les drogues du socialisme réel ont été remplacées par les confettis du gauchisme culturel, l’adhésion au PCF par un compagnonnage avec Greta Thunberg. Le tout dans un flou artistique qui se paye de mots. L’après n’a pas commencé que déjà reviennent les indécences du monde d’avant: «yakafokon» germano-pratin, narcissisme moral, et exhibitions de vertu.






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