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Articles

Affichage des articles du juin, 2020

De GAULLE - Mitterand 2/3

  2/3   L’un a fait la France ; l’autre a largement contribué à la défaire… […] La question: «Que ferait de Gaulle?» n’est pas si sotte ni si vaine que cela car il a laissé une doctrine simple: celle du souverainisme selon laquelle le peuple est l’horizon indépassable de toute vérité politique, ce qui ne va pas sans l’indépendance de la France, une puissance et une force, une potentialité et une énergie à maintenir coûte que coûte. Le chef de l’État ne se sert pas de l’État mais il le sert, car il est lui-même un instrument au service de la volonté populaire. Le fin mot de la République est donc la consultation électorale qui permet de savoir ce que veut le peuple. Dans cette configuration, l’objectif du chef de l’État n’est pas de tout faire pour être élu ou réélu, mais de proposer un contrat social auquel seul le peuple peut consentir et qu’il est le seul à pouvoir rompre: l’élection permet en effet le mouvement politique par excellence, la dynamique démocratique - élection donc, mai

Shakespeare, Qui pourra croire...?

Qui pourra croire mon poème plus tard rempli de tes plus grands mérites pour le ciel ne serait qu'un tombeau où se cache ta vie et ne te montre qu'à moitié si je pouvais écrire la beauté de tes yeux sur des rythmes neufs rythmer toutes tes [qualités] on dirait plus tard ce poète un menteur tant d'éclat n'a jamais éclairé quiconque on mépriserait mes papiers (jaunis par le [temps]) comme des vieillards à la langue bien pendue ton droit vérité prise pour folie d'un poète chant d'un autre âge aux vers interminables mais si vivait alors un enfant de toi tu serais deux fois vivant en lui et dans mon poème   William Shakespeare " Qui pourra croire...", sonnet  -  traduction de Frédéric Boyer

à M. le Président

Ne sacrifions pas nos plus beaux paysages aux éoliennes!                                      Des associations défendant le patrimoine, représentées notamment par Stéphane Bern, interpellent le président de la République dans une lettre ouverte pour exiger de protéger les paysages français de la pollution visuelle générée selon eux par l’implantation anarchique d’éoliennes.   Monsieur le Président, En soulignant, le 14 janvier dernier, que «le consensus sur l’éolien est en train de nettement s’affaiblir», que «la capacité à développer massivement l’éolien est réduite» et «qu’on ne peut l’imposer d’en haut», tandis que Madame Élisabeth Borne reconnaissait l’existence de «saturations visuelles absolument insupportables», vous avez redonné espoir à tous ceux qui luttent contre une agression environnementale inouïe par son ampleur et sa brutalité. Nous souhaitons vous alerter sur l’urgence de la traduction en actes de cette orientation nouvelle: chaque semaine de nouveaux projets éoliens s

Verlaine. Clair de lune

Votre âme est un paysage choisi Que vont charmant masques et bergamasques Jouant du luth et dansant et quasi Tristes sous leurs déguisements fantasques. Tout en chantant sur le mode mineur L'amour vainqueur et la vie opportune, Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur Et leur chanson se mêle au clair de lune, Au calme clair de lune triste et beau, Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres Et sangloter d'extase les jets d'eau, Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.    Paul Verlaine In  Fêtes galantes  1869

Guenoun

Joël Guenoun

Propos d'oiseaux

JACCOTTET. L'Ignorant

L'ignorant      Plus je vieillis et plus je crois en l’ignorance, Plus j’ai vécu, moins je possède et moins je règne. Tout ce que j’ai, c’est un espace tour à tour Enneigé ou brillant, mais jamais habité. Où est le donateur, le guide, le gardien ? Je me tiens dans ma chambre et d’abord je me tais (le silence entre en serviteur mettre un peu d’ordre), Et j’attends qu’un à un les mensonges s’écartent : Que reste-il ? que reste-il à ce mourant Qui l’empêche si bien de mourir ? Quelle force Le fait encore parler entre ses quatre murs ? Pourrais-je le savoir, moi l’ignare et l’inquiet ? Mais je l’entends vraiment qui parle, et sa parole Pénètre avec le jour, encore que bien vague : « Comme le feu, l’amour n’établit sa clarté Que sur la faute et la beauté des bois en cendres… » Philippe Jaccottet   Philippe Jaccottet  est né en 1925 en Suisse. E crivain, poète, critique littéraire et traducteur,  il a traduit Novalis, Goethe, Hölderlin, Rilke, Ungaretti etc...  En 1953, il s’installe déf

Guenoun

Joel Guenoun

De Gaulle. 18 juin 1940

 Rappel de  L'appel   ©Moretti   18 juin 1940 Journée nationale commémorative de l'appel historique du général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l'ennemi. L'appel à la Résistance lancé par le général de Gaulle depuis Londres Le 18 juin 1940 ,   le général de Gaulle   prononce depuis Londres, sur les ondes de la BBC, un appel à la résistance invitant les Français à refuser la capitulation, à résister et à combattre. L'allocution n'a pas été enregistrée mais le texte demeure. "Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont l

Albert SAMAIN. Soir

Soir C’est un soir tendre comme un visage de femme. Un soir étrange, éclos sur l’hiver âpre et dur, Dont la suavité, flottante au clair-obscur, Tombe en charpie exquise aux blessures de l’âme. Des verts angélisés... des roses d’anémie... L’Arc-de-Triomphe au loin s’estompe velouté, Et la nuit qui descend à l’Occident bleuté Verse aux nerfs douloureux la très douce accalmie. Dans le mois du vent noir et des brouillards plombés Les pétales du vieil automne sont tombés. Le beau ciel chromatique agonise sa gamme. Au long des vieux hôtels parfumés d’autrefois Je respire la fleur enchantée à mes doigts. C’est un soir tendre comme un visage de femme . Albert Samain   1858-1900 Homme du Nord,  Albert Samain  naît à Lille en 1858 et meurt de la tuberculose à Magny-les-Hameaux en 1900. En plus de ses  Contes   et d'un drame lyrique ( Polyphème ), Samain est l'auteur de trois recueils de poèmes :  Le jardin de l'infante (1893) qui le rendit célèbre,  Aux flancs du vase   (1898) et  Le

Rostand. Cyrano

Moi, c'est moralement que j'ai mes élégances. Je ne m'attife pas ainsi qu'un freluquet, Mais je suis plus soigné si je suis moins coquet ; Je ne sortirai pas avec, par négligence, Un affront pas très bien lavé, la conscience Jaune encor de sommeil dans le coin de son oeil, Un honneur chiffonné, des scrupules en deuil. Mais je marche sans rien sur moi qui ne reluise, Empanaché d'indépendance et de franchise ; Ce n'est pas une taille avantageuse, c'est Mon âme que je cambre ainsi qu'en un corset, Et tout couvert d'exploits qu'en rubans je m'attache, Retroussant mon esprit ainsi qu'une moustache, Je fais, en traversant les groupes et les ronds, Sonner les vérités comme des éperons.  Edmond Rostand ,  extrait de Cyrano de Bergerac,  acte I, scène 4

Marceline Desbordes-Valmore

L'autre Amitié, plus grave, plus austère,  Se donne avec lenteur, choisit avec mystère ;  Elle observe en silence et craint de s'avancer ; Elle écarte les fleurs, de peur de s'y blesser.  Choisissant la raison pour conseil et pour guide,  Elle voit par ses yeux et marche sur ses pas : Son abord est craintif, son regard est timide ; Elle attend, et ne prévient pas.   Marceline Desbordes-Valmore ,  In Les deux amitiés

Claude Roy. L’enfant qui a la tête en l'air

L’enfant qui a la tête en l'air L'enfant qui a la tête en l'air Si on se détourne, il s'envole. Il faudrait une main de fer pour le retenir à l'école. L'enfant qui a la tête en l'air ne le quittez jamais des yeux: car dès qu'il n'a plus rien à faire il caracole dans les cieux. Il donne beaucoup de soucis à ses parents et à ses maîtres: on le croit là, il est ici, n'apparaît que pour disparaître. Comme on a des presse-papiers il nous faudrait un presse-enfant pour retenir par les deux pieds l'enfant si léger que volant. Claude Roy Illustration :   Jean-Michel Folon Jean-Michel Folon   est un artiste bruxellois (1934-2005). Il a travaillé sur de nombreux matériaux et créé sous diverses formes : tapisserie, peintures, timbres-poste (en 1982, la poste française édite deux timbres illustrés par l'artiste), décors de théâtre, etc... Il créa, en collaboration avec le compositeur Michel Colombier, le générique d'ouverture et fermeture de la c