2/3 L’un a fait la France ; l’autre a largement contribué à la défaire… […] La question: «Que ferait de Gaulle?» n’est pas si sotte ni si vaine que cela car il a laissé une doctrine simple: celle du souverainisme selon laquelle le peuple est l’horizon indépassable de toute vérité politique, ce qui ne va pas sans l’indépendance de la France, une puissance et une force, une potentialité et une énergie à maintenir coûte que coûte. Le chef de l’État ne se sert pas de l’État mais il le sert, car il est lui-même un instrument au service de la volonté populaire. Le fin mot de la République est donc la consultation électorale qui permet de savoir ce que veut le peuple. Dans cette configuration, l’objectif du chef de l’État n’est pas de tout faire pour être élu ou réélu, mais de proposer un contrat social auquel seul le peuple peut consentir et qu’il est le seul à pouvoir rompre: l’élection permet en effet le mouvement politique par excellence, la dynamique démocratique - élection ...
L'ÉPANALEPSE
"L'épanalepse", du grec "épanalambanein", qui signifie reprendre, recommencer, d'où "épanalèpsis" (reprise, répétition), est une figure de répétition diversement décrite selon les auteurs.
Dans le vocabulaire de la stylistique, il s'agit d'un phénomène comparable à "l'antépiphore". L'antépiphore consistant dans la répétition, en tête et à la fin d'un ensemble verbal ou poétique (par exemple une strophe).
BAUDELAIRE a maintes fois eu recours à cette figure dans ses quintils, tel que dans son poème "Le Balcon" :
Mère des souvenirs, maîtresse des maitresses,
Ô toi, tous mes plaisirs ! ô toi, tous mes devoirs !
Tu te rappelleras la beauté des caresses,
La douceur du foyer et le charme des soirs,
Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses !
Dans "l'épanalepse" ce peut être la répétition, à intervalles plus ou moins réguliers, de la même phrase ou du même vers, soit la reprise en fin de vers ou de phrase du mot ou de l'expression qui le (ou la) commence, comme dans ce vers d'ARAGON :
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans.
On la retrouve aussi dans ce quatrain de CORNEILLE, à chaque début de vers :
Rome, l'unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant !
Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore !
Il y a tout un art de l'épanalepse et Louis ARAGON l'a possédé à la perfection lorsqu'il évoquait l'obsession des images, le retour des souvenirs, en une forme qui se rapproche alors, parfois, de la chanson :
Les larmes se ressemblent
Dans le ciel gris des anges de faïence
Dans le ciel gris des sanglots étouffés...
J'ai bu l'alcool transparent des cerises
J'ai bu les serments échangés tout bas...
Il me souvient des chansons qui m'émurent
Il me souvient des signes à la craie...
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