2/3 L’un a fait la France ; l’autre a largement contribué à la défaire… […] La question: «Que ferait de Gaulle?» n’est pas si sotte ni si vaine que cela car il a laissé une doctrine simple: celle du souverainisme selon laquelle le peuple est l’horizon indépassable de toute vérité politique, ce qui ne va pas sans l’indépendance de la France, une puissance et une force, une potentialité et une énergie à maintenir coûte que coûte. Le chef de l’État ne se sert pas de l’État mais il le sert, car il est lui-même un instrument au service de la volonté populaire. Le fin mot de la République est donc la consultation électorale qui permet de savoir ce que veut le peuple. Dans cette configuration, l’objectif du chef de l’État n’est pas de tout faire pour être élu ou réélu, mais de proposer un contrat social auquel seul le peuple peut consentir et qu’il est le seul à pouvoir rompre: l’élection permet en effet le mouvement politique par excellence, la dynamique démocratique - élection ...
Du cycle des nuits
Les astres de la nuit que j'aperçois à mon réveil
surplombent-ils seulement mon visage, celui d'aujourd'hui,
ou bien en même temps le visage tout entier de mes années,
eux, ces ponts qui reposent sur leurs piliers de lumière ?
Qui là-bas veut poursuivre sa route ? Pour qui suis-je
abîme, lit de rivière,
lui qui passe au-dessus de moi ainsi, décrivant le plus vaste des cercles —,
qui saute au-dessus de moi et me prend, comme sur
l'échiquier le fou,
et marque avec insistance sa victoire ?
Rainer Maria Rilke
In Poèmes à la nuit
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