2/3 L’un a fait la France ; l’autre a largement contribué à la défaire… […] La question: «Que ferait de Gaulle?» n’est pas si sotte ni si vaine que cela car il a laissé une doctrine simple: celle du souverainisme selon laquelle le peuple est l’horizon indépassable de toute vérité politique, ce qui ne va pas sans l’indépendance de la France, une puissance et une force, une potentialité et une énergie à maintenir coûte que coûte. Le chef de l’État ne se sert pas de l’État mais il le sert, car il est lui-même un instrument au service de la volonté populaire. Le fin mot de la République est donc la consultation électorale qui permet de savoir ce que veut le peuple. Dans cette configuration, l’objectif du chef de l’État n’est pas de tout faire pour être élu ou réélu, mais de proposer un contrat social auquel seul le peuple peut consentir et qu’il est le seul à pouvoir rompre: l’élection permet en effet le mouvement politique par excellence, la dynamique démocratique - élection ...
Quand vous serez bien vieille
Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :
« Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle. »
Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom, de louange immortelle.
Je serai sous la terre et, fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :
« Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle. »
Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom, de louange immortelle.
Je serai sous la terre et, fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.
Pierre de Ronsard
in Sonnets pour Hélène
1578
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..Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain...
Note sur La Célestine :
Cette œuvre appartient à ce qu’on a appelé la période bleue de l’artiste, il s’agit de La Célestine, Huile sur toile, 74,5 x 58,5 cm, réalisée en mars 1904 par Pablo Picasso.
Le très célèbre Picasso, qui a révolutionné l’art moderne au gré de ses styles, connu notamment avec son ami Braque pour l’innovation du cubisme, ce novateur donc, cet acharné de la peinture, produit au début de sa carrière, à Barcelone, puis à ses débuts à Paris, une peinture qui s’attache à des personnages étranges sur fond bleu, expression de la désolation spirituelle, provoquée par le suicide de son ami Carlos Casagena. 1904 sera l’année où Picasso viendra s’installer à la butte Montmartre, dans l’atelier du 13 rue Ravignan, qui sera nommé le Bateau-Lavoir.
1904 c’est aussi l’année charnière de l’abandon du bleu pour le rose. Picasso s’entoure de nouveaux amis et collaborateurs, renoue avec Max Jacob qu’il avait connu chez Vollard, se lie avec André Salmon et à l’automne, rencontre Fernande Olivier qui sera sa compagne pendant sept ans.
C’est en 1905 qu’il fera la connaissance d’Apollinaire, le célèbre poète et critique d’art qui deviendra son ami et grand admirateur et défenseur.
...Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain...
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