2/3 L’un a fait la France ; l’autre a largement contribué à la défaire… […] La question: «Que ferait de Gaulle?» n’est pas si sotte ni si vaine que cela car il a laissé une doctrine simple: celle du souverainisme selon laquelle le peuple est l’horizon indépassable de toute vérité politique, ce qui ne va pas sans l’indépendance de la France, une puissance et une force, une potentialité et une énergie à maintenir coûte que coûte. Le chef de l’État ne se sert pas de l’État mais il le sert, car il est lui-même un instrument au service de la volonté populaire. Le fin mot de la République est donc la consultation électorale qui permet de savoir ce que veut le peuple. Dans cette configuration, l’objectif du chef de l’État n’est pas de tout faire pour être élu ou réélu, mais de proposer un contrat social auquel seul le peuple peut consentir et qu’il est le seul à pouvoir rompre: l’élection permet en effet le mouvement politique par excellence, la dynamique démocratique - élection ...
publie un bijou de poésie et d’inventivité pour les amoureux de la langue française.
Les amoureux de la langue française le savent: la quête du mot juste obsède. «Aimer» n’est pas «adorer», «chérir» n’est pas «admirer», «s’éprendre» n’est pas «se passionner». Il arrive qu’un terme déçoive, trop infidèle à la réalité que nous cherchons à exprimer. Les plus téméraires font alors preuve d’imagination et créent des néologismes. Balzac inventa le verbe «anecdoter», Rimbaud nous légua l’adjectif «abracadabrantesque» et Céline, le terme «blablater».
Alain Finkielkraut, dans un ouvrage savoureux (paru à l’origine en 1981), nous en propose des dizaines d’autres. «Livresse» désigne un «étourdissement, visage hagard, démarche titubante des jours où l’on a trop lu». Un «contrâleur» est un «employé de la SNCF dont la fonction est d’empêcher les passagers de mettre leurs pieds sur les banquettes, et de punir les contrevenants». «Béconomiser» revient à «ménager ses bisous, gérer avec parcimonie son capital de tendresse». Enfin, le verbe «satandrir» signifie «faire pleurer le diable lui-même, au récit de ses malheurs». Autant de mots-valises qui prouvent la richesse de notre belle langue et sa capacité à se renouveler. Le Petit dictionnaire illustré des mots qui manquent au dico est un bijou de poésie et d’inventivité.
Petit fictionnaire illustré, d’Alain Finkielkraut, Points, 131 pages, 6,40 €.
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