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De GAULLE - Mitterand 2/3

  2/3   L’un a fait la France ; l’autre a largement contribué à la défaire… […] La question: «Que ferait de Gaulle?» n’est pas si sotte ni si vaine que cela car il a laissé une doctrine simple: celle du souverainisme selon laquelle le peuple est l’horizon indépassable de toute vérité politique, ce qui ne va pas sans l’indépendance de la France, une puissance et une force, une potentialité et une énergie à maintenir coûte que coûte. Le chef de l’État ne se sert pas de l’État mais il le sert, car il est lui-même un instrument au service de la volonté populaire. Le fin mot de la République est donc la consultation électorale qui permet de savoir ce que veut le peuple. Dans cette configuration, l’objectif du chef de l’État n’est pas de tout faire pour être élu ou réélu, mais de proposer un contrat social auquel seul le peuple peut consentir et qu’il est le seul à pouvoir rompre: l’élection permet en effet le mouvement politique par excellence, la dynamique démocratique - élection ...

Marcel Marceau

 









Marcel Marceau est mort à Cahors en 2007 : son corps a été déposé aux pompes funèbres de Montauban où le rabbin ainsi que des membres de la communauté sollicités par la famille lui ont lu le kaddish selon sa volonté, entouré de son épouse et de ses enfants. Le lendemain matin il a été transporté et enterré à Paris.
Pendant plus de 60 ans, le talent exceptionnel du mime  Marcel Marceau a diverti des assemblées entières autour du monde. 

Mais surtout il a sauvé des centaines d’enfants Juifs pendant la guerre. Né dans une famille Juive à Strasbourg en 1923, le jeune Marcel Mangel a découvert Charlie Chaplin à 5 ans et est devenu un fan inconditionnel. Il amusait alors ses amis en imitant Chaplin et rêvait d’être acteur du cinéma muet.
Quand Marcel avait 16 ans, les nazis ont envahi la France et les Juifs de Strasbourg  ont dû s’enfuir pour sauver leurs vies. Marcel changea alors son nom pour celui de Marceau afin que son identité Juive ne soit pas connue, et entra dans la résistance Française.
Il fit évacuer un orphelinat Juif de l’Est de la France en se faisant passer pour scout : il raconta aux enfants qu’il les emmenait en vacances dans les Alpes et les mis en sécurité en Suisse. Marcel répéta cette opération périlleuse à 3 reprises et sauva ainsi des centaines d’enfants Juifs. Il réussit à éviter d’être repéré en enseignant aux enfants le mime silencieux.
Le réalisateur de documentaires, Philippe Mora, dont le père combattit aux côtés de Marcel dans les rangs de la Résistance Française racontait « Marceau commença à mimer pour que les enfants demeurent silencieux pendant qu’ils s’échappaient. Cela n’avait rien à voir avec un spectacle.  Il mimait pour sauver sa vie ».
Le père de Marcel décéda à Auschwitz et Marcel déclara plus tard « Les gens  qui sont revenus des camps n’ont jamais réussi à en parler. Mon nom est Mangel. Je suis Juif. Peut-être est ce que, inconsciemment, cela a déterminé mon choix du silence… »

Pour sa première grande représentation, il  joua devant 3000 soldats américains après la libération de Paris en août 1944. Plus tard, il raconta la grande fierté que lui avait procuré la publication du 1er article le concernant dans le journal de l’Armée Américaine Stars and Strippes (Des Etoiles et des Rayures).

En 1947, Marcel imagina son fameux personnage Bip, un Monsieur-tout-le-monde enfantin avec un chapeau haut-de-forme et un visage rougeaud. Pendant les 60 années suivantes, Marcel a été le plus grand  Maître du silence au monde. Michael Jackson a attribué à Marcel l’inspiration de son fameux "Moonwalk".

En 2001, Marcel reçut la Médaille Wallenberg pour ses actes de bravoure pendant la Shoah. A l’annonce de cette distinction, les gens l’interrogèrent sur un éventuel discours de remerciements. Il répondit « Ne demandez  jamais à un mime de parler car il ne cesserait plus ». Jusqu’à son décès à l’âge de 84 ans, Marcel joua 300 fois par an et enseigna 4 heures par jour dans son école du Mime à Paris. Il meurt le jour de Yom Kippour en 2007. 
En ces jours proches de Kippour, nous lui  rendons hommage .







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