2/3 L’un a fait la France ; l’autre a largement contribué à la défaire… […] La question: «Que ferait de Gaulle?» n’est pas si sotte ni si vaine que cela car il a laissé une doctrine simple: celle du souverainisme selon laquelle le peuple est l’horizon indépassable de toute vérité politique, ce qui ne va pas sans l’indépendance de la France, une puissance et une force, une potentialité et une énergie à maintenir coûte que coûte. Le chef de l’État ne se sert pas de l’État mais il le sert, car il est lui-même un instrument au service de la volonté populaire. Le fin mot de la République est donc la consultation électorale qui permet de savoir ce que veut le peuple. Dans cette configuration, l’objectif du chef de l’État n’est pas de tout faire pour être élu ou réélu, mais de proposer un contrat social auquel seul le peuple peut consentir et qu’il est le seul à pouvoir rompre: l’élection permet en effet le mouvement politique par excellence, la dynamique démocratique - élection ...
[Déjà publié—Modifié et enrichi le 4/6/20]
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76e anniversaire du débarquement du 6 juin 1944
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2020
1944
Chanson d'automne
Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure,
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà
Pareil à la
Feuille morte.
Paul VERLAINE
Poèmes saturniens, 1866
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Note : Les premiers vers de ce poème annoncent sur la BBC l’approche du débarquement : le premier vers le 4 juin, le second le 5 juin.
Le poème est rythmé en 4/4/3 : Les san-glots longs (4) des vi-o-lons (4) de l'au-tomne (3) et ainsi de suite, lui donnant une résonance musicale. Les mots sont simples, sans artifices comme ceux d'une chanson populaire. Charles Trenet a mis ce poème en musique mais en le modifiant légèrement comme suit (modifications en rouge) :
Les sanglots longs des violons de l'automneBercent mon coeur d'une langueur monotone.Tout chancelant et blême quand sonne l'heureJe me souviens des jours anciens et je pleureEt je m'en vais au vent mauvais [qui m'emporte]De ci , de là, pareil à [une feuille morte.]
Pour la petite histoire, c'est le vers modifié par Trenet, qui a été lu à la BBC le 5 juin :
Bercent mon coeur d'une langueur monotone. (Et non "blessent", comme l'écrit Verlaine) .
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