2/3 L’un a fait la France ; l’autre a largement contribué à la défaire… […] La question: «Que ferait de Gaulle?» n’est pas si sotte ni si vaine que cela car il a laissé une doctrine simple: celle du souverainisme selon laquelle le peuple est l’horizon indépassable de toute vérité politique, ce qui ne va pas sans l’indépendance de la France, une puissance et une force, une potentialité et une énergie à maintenir coûte que coûte. Le chef de l’État ne se sert pas de l’État mais il le sert, car il est lui-même un instrument au service de la volonté populaire. Le fin mot de la République est donc la consultation électorale qui permet de savoir ce que veut le peuple. Dans cette configuration, l’objectif du chef de l’État n’est pas de tout faire pour être élu ou réélu, mais de proposer un contrat social auquel seul le peuple peut consentir et qu’il est le seul à pouvoir rompre: l’élection permet en effet le mouvement politique par excellence, la dynamique démocratique - élection ...
La rafle du Vel d'Hiv
– 16 et 17 juillet 1942 –
Vent printanier
Instructions de M. Hennequin, directeur de la police municipale de Paris, aux agents de police lors de la Rafle du Vél' d'Hiv' à Paris, 16-17 juillet 1942 :
1. Les gardiens et inspecteurs, après avoir vérifié l'identité des Juifs qu'ils ont mission d'arrêter, n'ont pas à discuter les différentes observations qui peuvent être formulées par eux [...]
2. Ils n'ont pas à discuter non plus sur l'état de santé. Tout Juif à arrêter doit être conduit au Centre primaire.
3. Les agents chargés de l'arrestation s'assurent lorsque tous les occupants du logement sont à emmener, que les compteurs à gaz, de l'électricité et de l'eau sont bien fermés. Les animaux sont confiés au concierge. [...]
7. [...] Les opérations doivent être effectuées avec le maximun de rapidité, sans paroles inutiles et sans aucun commentaire.
8. Les gardiens et inspecteurs chargés de l'arrestation rempliront les mentions figurant au dos de chacune des fiches :
Indication de l'arrondissement ou de la circonscription du lieu d'arrestation ;
« Arrêté par », en indiquant les noms et services de chacun des gardiens et inspecteurs ayant opéré l'arrestation ;
Le nom de la personne à qui les clés auront été remises ;
Au cas de non-arrestation seulement de l'individu mentionné sur la fiche, les raisons pour lesquelles elle n'a pu être faite et tous renseignements succints utiles ;
Et selon le tableau ci-après :
SERVICE :
Agents capteurs :
Nom..............................................
Nom..............................................
Service..............................................
Service..............................................
Clés remises à M. ..............................................
No ..............................................
rue ..............................................
Renseignements en cas de non-arrestation
Paris, le 12 juillet 1942
Le Directeur de la Police Municipale
Signé HENNEQUIN
Bref rappel :
Ces 16 et 17 juillet 1942, 1 129 hommes, 2 916 femmes et 4 115 enfants ont été arrêtés par la police française et enfermés au Vélodrome d’Hiver.
Simultanément, 1 989 hommes et 3 003 femmes, couples sans enfants et célibataires, avaient été arrêtés et enfermés dans le camp de Drancy.
La quasi-totalité des 13 152 raflés furent déportés après séparation brutale dans les camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers des enfants en bas âge, environ 3 000, de leurs parents qui furent déportés les premiers.
Quant aux enfants, transférés à Drancy, ils en furent déportés entre le 17 et le 31 août 1942, mélangés à des adultes juifs en provenance de la zone libre où ils avaient également été arrêtés par les forces de police vichystes.
La seule photo existante
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1942 - 1995 ... Le grand silence.
Enfin une voix se lève :
Extrait du discours de Jacques CHIRAC, Président de la République, prononcé le 16 juillet 1995 devant le monument commémoratif de la Rafle, situé
Square de la place des Martyrs Juifs du Vélodrome d’Hiver.
« Ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'État français.
Il y a cinquante-trois ans, le 16 juillet 1942, 4 500 policiers et gendarmes français, sous l'autorité de leurs chefs, répondaient aux exigences des nazis.
Ce jour-là, dans la capitale et en région parisienne, près de dix mille hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés à leur domicile, au petit matin, et rassemblés dans les commissariats de police.
(…)
La France, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux. »
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