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Articles

Affichage des articles du octobre, 2020

De GAULLE - Mitterand 2/3

  2/3   L’un a fait la France ; l’autre a largement contribué à la défaire… […] La question: «Que ferait de Gaulle?» n’est pas si sotte ni si vaine que cela car il a laissé une doctrine simple: celle du souverainisme selon laquelle le peuple est l’horizon indépassable de toute vérité politique, ce qui ne va pas sans l’indépendance de la France, une puissance et une force, une potentialité et une énergie à maintenir coûte que coûte. Le chef de l’État ne se sert pas de l’État mais il le sert, car il est lui-même un instrument au service de la volonté populaire. Le fin mot de la République est donc la consultation électorale qui permet de savoir ce que veut le peuple. Dans cette configuration, l’objectif du chef de l’État n’est pas de tout faire pour être élu ou réélu, mais de proposer un contrat social auquel seul le peuple peut consentir et qu’il est le seul à pouvoir rompre: l’élection permet en effet le mouvement politique par excellence, la dynamique démocratique - élection donc, mai

Billet

 

La Fontaine. Le Cygne et le Cuisinier

Le Cygne et le Cuisinier  Dans une ménagerie De volatiles remplie Vivaient le cygne et l'oison (1) : Celui-là destiné pour les regards du maître ; Celui-ci, pour son goût : l'un qui se piquait d'être Commensal (2) du jardin ; l'autre de la maison. Des fossés du château faisant leurs galeries, Tantôt on les eût vus côte à côte nager, Tantôt courir sur l'onde, et tantôt se plonger, Sans pouvoir satisfaire à leurs vaines envies. Un jour le cuisinier, ayant trop bu d'un coup, Prit pour oison le cygne ; et le tenant au cou, Il allait l'égorger, puis le mettre en potage. L'oiseau, prêt à mourir, se plaint en son ramage. Le cuisinier fut fort surpris, Et vit bien qu'il s'était mépris. " Quoi ? je mettrais, dit-il, un tel chanteur en soupe ! Non, non, ne plaise aux dieux que jamais ma main coupe La gorge à qui s'en sert si bien ! " Ainsi dans les dangers qui nous suivent en croupe Le doux parler ne nuit de rien. Jean de La Fontaine  In Fab

Jules RENARD. Journal

  Jules RENARD. Journal, 1893, extraits du 5 avril 1893        Le  Journal   de Jules Renard est un concentré de traits vifs, acérés, -parfois violents comme c'est le cas à l’encontre d’Edmond Rostand- mais où la cruauté pèche par excès de timidité et tente de cacher une voix plus tendre.  N’écrit-il pas  «  Quelle manie de dire des mots d’esprit aux gens quand on voudrait les embrasser »  ?  Ne s’autoflagelle-t-il pas, lui  l’immense travailleur , quand il écrit  « Le travail pense, la paresse songe. »  ? Liste  CAPUS.  Vingt livres à emporter dans une île déserte  1) Candide - Voltaire 2) Le Mariage Forcé. 1/4 de grosses farces - Molière, 3) Le Barbier de Séville. Le Mariage de Figaro - Beaumarchais, 4) Robinson Crusoë - Daniel Defoe, 5) Gulliver - Swift, 6) Histoire Universelle - Bossuet, 7) Les Brigands - Schiller, 8) Falstaff - Shakespeare, 9) Mme Bovary - Flaubert, 10) Eugénie Grandet. Un ménage de garçons - Balzac, 11) Musset, 12) La Légende des Siècles - Hugo, 13) Précis d&

Alain Finkielkraut

Alain Finkielkraut, de l’Académie française publie un bijou de poésie et d’inventivité pour les amoureux de la langue française. Les amoureux de la langue française le savent: la quête du mot juste obsède. «Aimer» n’est pas «adorer», «chérir» n’est pas «admirer», «s’éprendre» n’est pas «se passionner». Il arrive qu’un terme déçoive, trop infidèle à la réalité que nous cherchons à exprimer. Les plus téméraires font alors preuve d’imagination et créent des néologismes. Balzac inventa le verbe  «anecdoter»,  Rimbaud nous légua l’adjectif «abracadabrantesque» et Céline, le terme  « blablater ». Alain Finkielkraut, dans un ouvrage savoureux (paru à l’origine en 1981), nous en propose des dizaines d’autres.  «Livresse»  désigne un  «étourdissement, visage hagard, démarche titubante des jours où l’on a trop lu ». Un « contrâleur » est un « employé de la SNCF dont la fonction est d’empêcher les passagers de mettre leurs pieds sur les banquettes, et de punir les contrevenants ».  «Béconomiser »

Jules Renard. Nouvelle Lune

  Nouvelle Lune L’ongle de la lune repousse. Le soleil a disparu. On se retourne : la lune est là. Elle suivait, sans rien dire, modeste et patiente imitatrice. La lune exacte est revenue. L’homme attendait, le cœur comprimé dans les ténèbres, si heureux de la voir qu’il ne sait plus ce qu’il voulait lui dire. De gros nuages blancs s’approchent de la pleine lune comme des ours d’un gâteau de miel. Le rêveur s’épuise à regarder la lune sans aiguilles et qui ne marque rien, jamais rien. On se sent tout à coup mal à l’aise. C’est la lune qui s’éloigne et emporte nos secrets. On voit encore à l’horizon le bout de son oreille. Jules RENARD in  Histoires naturelles

REVERDY. Sur un petit air

Sur un petit air Le cœur vole vole vole Dans les tourbillons du vent Le cœur vole vole vole Dans les rayons du printemps. Le cœur vole vole vole Dans la cage des amants Le cœur vole vole vole Dans l'orage et les tourments. Puis se pose pose pose Se pose bien sagement Puis se pose pose pose Entre les bras d'un enfant. Pierre REVERDY Les amants heureux, dit aussi La Cage Jean-Honoré Fragonard Note : Le berger tient entre ses mains la colombe qui doit rentrer rentrer dans sa cage. Mais, par jeu (?!...), la bergère la soulève hors de sa portée. De l’autre main, elle tient le fil qui déclenche le piège à oiseaux situé en contrebas. Seule la bergère a la maîtrise de ce qui entre ou n’entre pas dans la cage…

Guenoun

  © Joël Guenoun

TARDIEU. Outils sur la table

  Jean TARDIEU. Outils sur la table Insondable  Jean Tardieu,  aux poèmes parfois légers mais aussi foncièrement angoissés et sombres. C’est cette part d'ombre qu'il interroge dans ses ouvrages et qui le rend si troublant. N’a-t-il pas traduit d'autres immenses « torturés de l'âme et des sentiments » comme Goethe ou Hölderlin ?  Dans ce poème acide, il s'amuse à rapprocher le poète de l'artisan, ou bien à faire de la poésie un travail manuel (le recueil  Poèmes pour la main droite  fait écho aux  Concertos pour la main gauche ). On se ravit de la légèreté et la malléabilité du vers libre, les effets comptés et surtout la chute angoissante du poème.  ...Où il est question d'outils... Soupir poétique et musical, nécessaire quand des bruits de barbes s'entendent chaque jour un peu plus fort.  L.A. 2011 Outils posés sur une table Mes outils d'artisan sont vieux comme le monde vous les connaissez je les prends devant vous : verbes adverbes participes pron

Pierre Dac au musée

  Pierre Dac au musée: vous voulez rire? Le musée d’art et d’histoire du judaïsme consacre sa première exposition à l’inventeur du «Schmilblick». Et relate l’incroyable parcours d’un résistant à toute épreuve. Pierre Dac devant son micro, photographié en 1935 par Brassaï.  Photo ©RMN-Grand Palais / Jean-Gilles Berizzi À part ceux qui l’ignorent parce qu’ils n’en savent rien, et réciproquement, nul n’est censé méconnaître le fait suivant: Pierre Dac fut l’homme le plus drôle de France et par conséquent du monde. Un trublion de génie, inventeur du Schmilblick et promoteur du Biglotron, un extraordinaire appareil de synthèse n’ayant pas à ce jour trouvé la moindre utilité pratique. Après Freud, Gotlib et Goscinny, le Musée d’art et d’histoire du judaïsme à Paris consacre ces jours-ci une grande exposition au «maître soixante-trois» de l’humour et de la loufoquerie. Une première pour Pierre Dac, né André Isaac, fils et petit-fils de Juifs alsaciens qui regrettait que sa ville natale, Châlo

François SUREAU à l'Académie

Ce jeudi 15 octobre, l'écrivain et avocat devient immortel à 63 ans. Il siégera au fauteuil de l'historien Max Gallo. François Sureau devient immortel. Il occupera le siège de l'historien Max Gallo.   Photo Jean-Christophe Marmara  «C'est un brillant sujet,  se félicite l'académicien Jean-Marie Rouart.  Il est d'une profonde érudition et doté de connaissances encyclopédiques.»  L'auteur du  Dictionnaire amoureux de Jean d'Ormesson  (Plon) ne tarit pas d'éloges à propos de François Sureau qui vient d'être élu au premier tour par 19 voix sur 27, sans aucun bulletin blanc, ni croix, fait exceptionnel depuis dix ans. «Il s'offre de contrebalancer ce caractère brillant par des violons d'Ingres inattendus, comme sa passion pour la Légion étrangère. Il a une nostalgie de la fraternité virile. C'est un homme très inséré dans la société d'aujourd'hui et qui rue dans les brancards. Il a la coquetterie des infréquentables», poursuit Rou

HUGO. Les Voix intérieures

  Les Voix intérieures Quand le poète peint l'enfer, il peint sa vie :  Sa vie, ombre qui fuit de spectres poursuivie ;  Forêt mystérieuse où ses pas effrayés S'égarent à tâtons hors des chemins frayés ;  Noir voyage obstrué de rencontres difformes ; Spirale aux bords douteux, aux profondeurs énormes,  Dont les cercles hideux vont toujours plus avant Dans une ombre où se meut l'enfer vague et vivant ! Victor Hugo Les Voix intérieures In Après une lecture de Dante

Quand le monde de la mode réhabilite la langue française

  Quand le monde de la mode réhabilite la langue française   Les professionnels de la mode ont voulu être à la mode et ont oublié la phrase de Charles Quint «la langue française est langue d'État, la seule propre aux grandes affaires». Pour réhabiliter la langue de Molière, la Délégation générale à la langue française du ministère de la Culture et les fédérations du prêt-à-porter féminin et de la haute couture, représentées par François-Marie Grau, se sont donné la mission de mettre sur pied un lexique de la mode en français là où l'anglais s'est installé. Ne dites plus, «upcycling» (que vous deviez employer tous les jours) mais «recyclage valorisant», remplacez «storytelling» par «mise en récit» et utilisez «audition» à la place de «casting».

Vincensini. En somme

En somme   La vie en somme M’aura donné de tout A satiété Poil à gratter Poudre à éternuer Et d’escampette Et la sagesse D’aller sans cesse ailleurs Cerner Gratter Creuser le vide Le vide seul en fin de compte N’a pas changé Le vide seul Aussi j’y tiens Paul Vincensini                                                    ...                                              " Le vide seul"... Publié